Nous y sommes.

Ton âme s’est fait la belle par un beau jour de juin. Par la fenêtre le soleil brillait. Dans les astres, la pleine lune en sagittaire n’était plus vraiment pleine. Tu es partie sans un bruit. Discrète. A la manière dont tu as mené ta vie. Discrète.
J’ai tellement redouté ce jour, je l’ai tellement imaginé, sangloté depuis tant d’années qu’il me semble presque doux d’y être pour de vrai.
« Ce n’est pas si grave de mourir quand on est une vieille personne comme moi. J’ai fait mon temps » disais-tu. Tu parlais comme ça. Comme on évoquerait un vieil appareil électroménager en fin de course.
Ma peur de te perdre a pris naissance aux premiers temps de l’enfance. Quand on prend conscience que nous ne sommes que de passage ici-bas, que nous mourrons tous. Mais te perdre toi, ça me semblait si insurmontable.
Aujourd’hui, j’ai l’âge que tu avais quand je suis née. Si je pouvais aller voir cet enfant que j’étais à 7 ans et lui dire : “Hé ! Pas de panique, mémé est encore là pour 40 ans”. La petite Nolwen ne l’aurait probablement pas cru parce que, pardon mémé, mais à cette époque, tu me semblais déjà un petit peu vieille. Je crois qu’il n’est jamais trop tard pour apaiser l’enfant que nous abritons en chacun de nous. Je sens que l’enfant de 7 ans s’apaise en moi aujourd’hui, alors même que toi, tu viens de partir.
On a parlé tant de fois de la mort toutes les deux. Nos larmes se mêlaient à nos rires. On parlait de nos croyances. Je te racontais mes lectures sur le sujet et tu me disais « mais c’est super comme ça t’intéresse » là où tant d’autres jugeaient mon appétence pour la mort un peu suspecte.
Tu étais ouverte à tous les sujets, même les plus clivants. Tout t’intéressait. Tu aimais la vie, les gens. Tu avais la Joie au cœur et tu étais emplie de gratitude. Jusqu’à faire venir le médecin dans ta chambre pour lui dire « Voyez Docteur comme je vais bien. Le traitement est efficace. Voilà, je ne vous retiens pas, je voulais juste vous dire Merci.” Qui fait ça ? Qui même y songerait ? Le médecin, on le fait venir quand on va mal, pas quand tout va bien. Toi, si. Toi, qui te dévaluait un peu, qui te disais si peu instruite, tu étais en réalité dotée d’une intelligence rare. Tu avais l’art de faire jaillir la beauté. Un mot, une attention, un geste. Les gens qui croisaient ta route s’en trouvaient grandi. Pouvoir de séduction imparable dont toi seule avait le secret. A ton contact on devenait meilleur.
Il n’existe pas assez de superlatifs dans la langue française pour te décrire dans ton entièreté. Tous les qualificatifs me semblent fades. Tu étais plus. Tu étais TOUT !
Ton âme s’est fait la belle, donc. Quand j’ai vu ton visage de cire, ton corps inerte et sans vie, j’ai su que tu n’y habitais plus. Cette vie est finie, mais ta vie hors de la matière continue. Tu as quitté ton enveloppe de chair mais ton âme poursuit sa route. On a mille vies à écrire encore. On a mille histoires à parcourir.
Tu as semé tant d’amour en chacun de nous, enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants. A nous de t’adresser l’ultime acte d’amour en te guidant vers la lumière. Ne reste pas là alourdie par nos chagrins. Va. Pars. Va si haut dans les cieux. Tu la mérites tant ton ascension. Va . Pars. Va retrouver ceux que tu as aimé.
Nous n’avons pas fini de te pleurer, mémé. Mais la joie de t’avoir connue finira bien par mettre KO notre peine. Nous chérirons ton âme jusqu’à la fin des temps.
Merci pour tout ma mémé.
On te doit la Vie.
On te doit TOUT.
On t’aime tant 💕
Douce Nono, votre mémé adorée est en vous. Je l imagine à travers vous. Vous êtes toutes les 2 merveilleuses. Je vous envoie pleins de douceurs et lui souhaite un très bel envol lumineux vers d autres vies aussi chaleureuses 💞🌈🌠🙏
Doux câlins et bisous virtuels Nono
C’est joli, émouvant, d’une grande tendresse et d’amour pour ta Mémé, Nono ! Une belle personne est partie pour d’autres aventures sûrement aussi riches de sentiments que dans cette vie! Merci et bisous