
Voilà des années que Jean Teulé écrit de façon prolifique et drolatique. Des dizaines de fois que je l’ai entendu à la radio, vu à la télé, ri de ses récits, monté le volume au son de sa voix. Et pourtant, jamais je n’avais lu Jean Teulé.
Jusqu’à la pièce de théâtre mettant en scène son Montespan. J’ai englouti le livre à la vitesse de la lumière et il m’a fallu en lire un autre. C’est « Azincourt par temps de pluie » que l’on m’a prêté. L’histoire de la pire déculottée de la guerre de cent ans avec une fleur de lys qui amène un peu de lubrique dans toute cette boue. J’ai enchainé avec sa biographie sur Baudelaire, « super connard » le bien nommé que je ne peux m’empêcher de chérir un peu, bien malgré moi, quand toute ma raison dit non mais que mon cœur vacille. La meilleure façon sans doute d’approcher les fleurs du mal, le spleen et la noirceur de Charles. Alors pourquoi ? Mais pourquoi donc, on ne parle pas de ce Baudelaire à l’école ? Pourquoi on ne raconte pas ses relations toxiques avec la vénus noire, sa syphilis, ses drogues, sa misanthropie, son immaturité sexuelle ? Pourquoi on ne parle pas de ce punk aux cheveux verts ? Les lycéens lui trouveraient un peu plus d’intérêt vu sous cet angle maudit. Enfin, je crois. Je crois que moi ado, j’aurais aimé que l’on me raconte cet exécrable dingo.
Jean Teulé c’est une drogue addictive. Un conteur né. Une verve et une gouaille qui lui est propre. Un érudit de l’histoire de France. Une passion pour les dingues, les histoires folles de sorcellerie, les farfelus et les putes… et les bordels… et les histoires grivoises.
Après les deux petits derniers que l’on m’a prêté, je veux lire « Fleur de tonnerre » parce que j’ai toujours kiffé Hélène Jégado et « gens de France » parce que je veux lire l’histoire de la soucoupe volante en bois. Et puis les lire tous. Oui. Les lire tous !