La Corse du Sud (en 3 temps)

Meilleure tentative de déni d’actualités mortifères : se barrer deux semaines en Corse. Ça a presque marché. Impossible de décrocher totalement mais j’ai réussi à oublier un peu, parfois, souvent.

On a commencé par la plus belle ville de Corse : Bonifacio (enfin… après le train, puis le bateau, puis la traversée en car du Nord à la côte Ouest (parce que le bateau n’est pas arrivé à Ajaccio mais à Bastia), puis voiture de loc jusqu’à Bonifacio 🥵)

Cette ville ♥

Sa citadelle, les escaliers du Roy d’Aragon, le cimetière marin, les arc-boutants de la haute ville qui relient les maisons les unes aux autres, la roche calcaire et non loin de là, le granit rose. On a aimé les embruns, la température chaude de la méditerranée, ses eaux turquoises et l’absence de marnage (enfin pas vraiment, on dit qu’il est microtidal). On a aimé le chemin menant à la jolie plage des méduses : commencer par marcher dans l’eau, chaussures de randonnées à la main (Léna !!! Tes chaussures pardi !) puis se courber dans les passages étroits au creux de la végétation. On a été charmé par la très jolie crique au détour d’une rando. Elle était là sous le soleil alors qu’un orage inopiné venait de nous laver jusqu’aux os. Et bien, l’orage, toi aussi, on t’a aimé 🤍

Après ces quelques jours tout au sud, face à la Sardaigne, on s’est enfoncé dans la montagne de l’Alta Rocca. On y a trouvé l’humidité digne d’une météo de Toussaint, alors on a appris à jouer au Tarot.

On a visité le site préhistorique de Cucuruzzu et on y a croisé beaucoup de salamandres de Corse.

On a vu les aiguilles de Bavella sous le soleil avant que le brouillard ne s’abatte sur nous. C’était sublime. Et on a atteint le trou de la bombe avant que la météo ne se gâte vraiment.

On a fini notre périple par Ajaccio. Entre visites culturelles, îles sanguinaires, plages et balades.

Je suis allée seule visiter la maison Bonaparte. Une petite heure à déambuler dans cette maison qui a vue naître Napoléon. Le grand salon, sa chambre, la cave, la trappe par laquelle sa famille s’est enfuit alors que la révolution grondait.

Ça me fait toujours bizarre de marcher dans les pas de l’histoire. De fouler, ici, les tomettes rouges de la salle à manger, de passer la main sur les murs imitation marbre choisis par Letizia Bonaparte. De fouler le parquet du grand salon, ou encore les pierres froides de la cave.

Je reste scotchée devant la dizaine de bougeoirs muraux qui ornent le grand salon. Ils fut commandés par Napoléon 1er lui-même lors de sa dernière venue à Ajaccio.

Je n’ai aucune sympathie pour l’empereur despotique mais un peu pour le petit soldat de Brienne moqué pour son mauvais français. Et puis, la faute à Max Gallo, sans doute, je suis restée sensible à son entichement puéril et ses déclarations d’amour épistolaires pour Joséphine de Beauharnais.

J’étais ravie, donc, d’être là dans cette demeure qui était, jadis, la plus belle d’Ajaccio. Et peu importe qu’elle ait été redécorée sous Napoléon III et qu’elle n’a presque plus rien à voir avec ce que Napoléon Bonaparte a connu d’elle.

Aussi, la plage s’est imposée à nous. Pas moyen d’y couper. Grande joie pour les filles de se baigner plus que durant nos vacances d’été.

Avec Antoine, on a visité le palais Fesch (du nom du cardinal Fesch, oncle de Bonaparte. ils sont partout à Ajaccio, les Bonaparte), qui abrite l’une des plus grandes collections de peintures italiennes des musées de France.

Là où j’ai exprimé le plus d’onomatopées pleines d’admiration : Il Maltese (Francesco Noletti) « nature morte au tapis turc et à la tenture » 17èS

« Persée décapitant Méduse » de Paul Langlois 1879 (huile sur toile 264X145)

Chapelle impériale, de style néo-renaissance accolée au palais Fesch. Les sépultures des parents de Bonaparte et du cardinal Fesch se trouvent dans la crypte.

Et bien voilà que tout ce que j’aime était réunis là en ces 12 jours. Des paysages sublimes, une météo au top, des visites culturelles, un peu de rando, de la farniente, des chouettes moments en famille, des routes et des plages désertes. C’était parfait !