Histoire parallèle

Yaëlle et y a moi. Partie 5

Elric sortait d’un centre pour jeunes ados délinquants. Sorte de maison de redressement avec des éducs partout.

Yaëlle était attirée par les gens différents, atypiques, singuliers. Avec Elric, elle était servie. 

Ils sont entrés en fusion. Avec toute la passion et la violence qu’impliquent un tel processus. Ils ont fusionné immédiatement et sont devenus inséparables. Les allers/retours en stop incessants, les cours séchés, les WE collés l’un à l’autre… Les autres, eux, n’existaient plus ou de loin, de plus en plus loin. Véritable fusion donc, de tous leurs êtres, atomes, phéromones, ocytocine… Une déflagration. 

Elric était issu d’un milieu bourgeois et intellectuel. Son grand-père maternel était amiral. Son père était prof en math sup – math spé à l’école spéciale militaire de St Cyr. Sa mère prof au lycée et sa sœur en école de journalisme. Elric a reçu une éducation militaire, pour ne pas dire disciplinaire. Le trop étant l’ennemi du bien, il a explosé en pleine adolescence, il a volé, dealé, trafiqué… A 17 ans il avait déjà un beau CV de délinquant. 

Sa maison, immense et sublime, était nichée dans un bois tout aussi sublime. Sa chambre était gigantesque et un labo photo avec tout le matériel nécessaire au développement du noir et blanc y était attenant. Yaëlle a halluciné quand elle a vu la maison pour la première fois. Le style rigide et conformiste des parents contrastait avec la modernité de leur habitation. A l’intérieur, tout était blanc et épuré. Yaëlle trouvait un petit côté “Orange mécanique” aux tissus graphiques qui recouvraient les chaises en métal de la salle à manger. 

La mère d’Elric a longtemps appelé Yaëlle “la fille”. Même devant elle. “Elle reste dormir la fille ?” Oui, et elle s’appelle Yaëlle, répondait Elric. 

3 commentaire

  1. Steph

    Je ne sais que des bribes de cette histoire. Je trouve touchant que tu la partages. Courageux aussi… On devrait tous faire des petits romans ou de la mignonne poésie de nos vilaines casseroles. Et se dire que c’est pas grave finalement, que ça passe et que c’est pas si douloureux à regarder, pas si honteux à avouer… une fois que le travail catartique de l’écriture a mis en.perspective l’histoire à la 3eme personne. Qu’elle vaudra toujours mieux que le mouchoir qui cache, oublie mais tourmente à vie. Hâte de lire la suite 💚

  2. nolwen

    oh ! Émue et touchée ♥
    Merci merci ♥

  3. Florence

    Je kiffe tous vos écrits et je suis sûre que notre Clopinette aurait aimé vous lire aussi 🌠 💚🦄

Répondre à Florence Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *