J’ai poussé la porte du centre d’art contemporain de la Criée. C’est une expo très minimaliste et pas toujours très éloquente mais c’est gratuit et il y a toujours un intérêt quelque part, à nous d’être attentif.
L’expo en question, de l’artiste Evariste Richer, s’intitule « Avaler des cyclones ». Elle est la toute première expo d’un cycle artistique intitulé « Hâte-toi lentement ». Tout un programme autour de l’urgence à réinventer un monde viable, alternatif, écologique tout en prenant le temps de penser à des formes d’adaptations. L’art n’est pas là pour être beau, il interroge avant tout. Voilà que Richer parvient à mettre en exergue cette oxymore de se hâter lentement.
il y avait cette œuvre composée d’une dizaine de milliers de dés à jouer formant une dépression atmosphérique. L’image est composée en 6 valeurs de gris (le 1 étant le plus clair et le 6 le plus sombre) et dévoile une spirale… réalisation faite à partir d’une image satellite. Combien de temps passé à choisir la face du dé… cette lenteur décrivant un Cyclone. Ce geste lent et répété alors que tout vrombit si fort et si vite… A quoi bon ?
Les artistes n’ont vraiment pas la même façon d’habiter le monde que le commun des mortels… c’est ce qui me touche je crois, dans ces œuvres au travail lent et titanesque (vous vous souvenez de « Hope » cette expo avec les aigrettes de pissenlits… c’était fou !)


Et puis je suis retournée aux champs libres, voir l’expo PRISM de Yann Nguema (qui est le bassiste du groupe EZ3kiel, je ne le réalise que maintenant).
La première fois, j’y suis allée seule. J’ai déambulé doucement dans le noir, me suis assise un long moment face aux voiles de soie qui ondulaient sous les flux des ventilateurs, j’ai interagit avec les œuvres, vissé des lunettes 3D et un casque pour une expérience à la fois auditive et visuelle. Presque 1 heure en immersion dans un monde parallèle baigné par la musique d’EZ3kiel, what else ?
Alors j’ai emmené ma très chère Flo à qui je disais que le beau était l’exact opposé du mal, mieux que le bien. Le beau, remède à la tristesse et au vague à l’âme… On était d’accord, là-dessus je crois.
C’était beau, donc. Parfois aussi, l’art saisie par sa beauté. Flo tanguait comme sur son bateau. Il faut y courir si vous êtes sensibles au mouvement qui déplace les lignes (pas comme Baudelaire, ce vieux grincheux), si vous aimez EZ3kiel et les hortensias. Là encore, c’est gratuit !






J’ai refait, accompagnée, l’expo Prism le 26 décembre. Je voulais partager ces douces émotions que j’avais eu avec vous. Et séance de ciné faite à l Arvor « ma France à moi » … Un très beau cinéma qui mérite de vivre