Cet arrêt de travail s’étire et n’en fini pas. J’y suis bien. Surtout à distance de la chirurgie, quand je retrouve de l’énergie. Je suis bien chez moi, ou à bouger ici ou là. Mais que faire de tout ce temps libre, me demande t-on ? Et bien, je lis les nouvelles du monde, la politique et son lot d’informations mortifères (Ho non ! faut pas, me dites-vous). Et plus je lis, plus j’apprends, plus je sais… et moins je sais, moins je discerne, moins je comprends. Le monde tout entier me semble si redoutable d’absurdités. J’ai été, quelques semaines durant, toute triste en dedans à contempler ce monde qui se défait. Élan nocif mais irrépressible. Un besoin. Une nécessité. Savoir et ne pas consentir. Lire les horreurs de la guerre, les indécences des puissants, les activistes lutter, les lobbyistes menacer, les politiques nous assommer, les gens se radicaliser… Absurdité de ce monde où ceux qui ont tout ont peur et ceux qui n’ont rien se meurent. Absurdité de ce monde que je ne comprends pas, que je n’ai jamais compris et que le temps me rend toujours plus redoutable, abscons, absurde. « Plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier » disait Dostoïevski. Des années que cette phrase cogne dans ma tête des centaines de fois par an.
Voilà donc que je lis Lautréamont et Cioran pour bien toucher à l’absurde, pour mieux nourrir ma misanthropie. Je suis sombre mais je recherche inlassablement la beauté partout. La beauté des mots, d’un geste, du dehors.
Je suis partie à Paris. Chercher un peu de grâce et de poésie. Je voulais voir cette expo de Sophie Calle au musée d’Orsay. Histoire d’un squatte dans l’ancienne gare, vestige d’un autre temps, fantôme d’Oddo planant de bout en bout, mystère de la chambre 501 absente du plan de l’hôtel.



Puis, il y a eu le petit théâtre de la Huchette où se jouait « Le Montespan » d’après le roman de Jean Teulé. Le magnifique cocu qui s’accroche à sa femme devenue favorite du roi soleil. Le livre était un terreau formidable, l’adaptation lui rend un bel hommage, les acteurs sont justes incroyables. C’était tout simplement génial !




Puis, il y a eu le Père Lachaise. La déambulation dans le célèbre cimetière. Les quelques photos exposées du conservateur Benoit Gallot que je connaissais déjà pour ses textes qui parlent de la vie et de la mort avec beaucoup de finesse et de poésie, ses photos de faune vivant entre les tombes. La stèle de Jim Morisson et l’arbre à chewing-gum. Et apprendre, par la suite l’histoire du fantôme d’Oscar Wilde qui rodait autour du chanteur des Doors. Que de fantômes dans ce périple, jusque dans le livre qui a accompagné ce court séjour : « Les héritages » de Gabrielle Wittkop où le fantôme du pendu Célestin Mercier hante de son petit sac noir en moleskine.



Et puis fouler le parquet de l’appartement de Victor Hugo. Et là encore… les fantômes^^ Sa passion pour le spiritisme et ses conversations avec sa fille Léopoldine, Dante, Molière et même Jésus Christ !


Bref ! le fil conducteur n’est plus à prouver. Ce fut fantomatique. Merci Nadège de m’avoir accompagnée 🙂
Merci de me faire découvrir tellement d’univers vers lesquels je n’irais pas seule !
Enrichissant, dépaysant, c’était trooop bien 😊
Quel plaisir de t’avoir accompagnée chère Nolwen 😚🤗
Et quel plaisir de te lire, aussi, à chaque billet 😉
Dèdèye ❤️
Génial !!
Tu as vu des oeuvres de feu miss tic ?
Non. Pour voir Miss Tic, il faut flâner… mais quand j’ai appris sa mort, j’ai eu un petit regret de ne pas avoir croisé sa prose 💕
Houahhh trop heureuse de toutes vos escapades qui enrichissent l esprit. Père Lachaise fait aussi mi avril : Edith Piaf, Jim, les renards et les belettes 😉 Je vois bien un petit manuscrit qui réunirait tous vos beaux billets si touchants et prenants 🐞