Les lectures

« Vivre vite »

« Toi qui nous fait l’éloge de la lenteur, tu te languis de lire un livre dont le titre est « Vivre vite » ? » m’a dit Camille à la commande de ce livre. Bon, évidemment, il n’est pas arrivé vite parce que bon… Camille la chenille se plie, se déplie… pas vite ! (je ne lui ferai pas part de cette introduction)

J’ai entendu Brigitte Giraud au micro de Rebecca Manzoni dans Totémic (qui ne connait pas Rebecca Manzoni, sa voix suave, si radiophonique et son ancienne émission Pop’N’Co est sommé d’y remédier).

Parce que son homme meurt dans un accident de moto il y a 23 ans, Brigitte Giraud interroge le destin. Elle revient sur les jours précédant l’accident. Elle tente de trouver du sens, de débusquer les signes annonciateurs du malheur à venir.

Elle ausculte l’histoire, elle la déconstruit. Pourquoi s’est elle obstinée à acheter cette maison ? Pourquoi a-t-elle cherché à forcer le destin alors qu’il y avait tant d’empêchement ? Parce que pas de maison => pas de garage => pas de moto => pas d’accident.

Peut être que sous ses apparences trompeuses, avec ce titre qui incite à la vitesse, ce livre fait l’apologie du lâcher prise ? Peut-être nous dit-il que quand ça ne veut pas, il faut lâcher l’affaire. Que l’histoire est ailleurs ?

Le rythme de l’écriture est soutenu par les événements et la musique qui habite la vie du couple et en particulier celle de Claude dont c’est le métier. On effleure aussi la question de l’embourgeoisement avec ce couple de gauche qui écoutent les sex-pistols tout en flirtant avec des envies de réussite et d’élévation sociale.

« Vivre vite » est en lice pour le prix Goncourt 2022 et il mériterait grandement de le remporter.

2 commentaire

  1. Florence

    Très envie de le lire 👍🌞

  2. Cecile

    Et… « Vivre vite » remporte le Goncourt !!! Yessss !

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