La vie

2024, t’es pas le meilleur cru

« Nous sommes deux roseaux à terre mais on va se relever » m’a dit Delphine. Elle aime bien faire des métaphores DD. Il est vrai que je tiens plus du roseau que du chêne cette année. 2024 me cogne de toute part, ses bourrasques malmènent mes tiges creusent et je m’ébroue.
Je me lève triste, fourbue. Comme déplacée de ma tige, je n’arrive plus très bien à m’ancrer. Mais si le sol se dérobe alors que le ciel m’abandonne, comment se redresser ? Parce que oui, les anges ont pris la fuite, chassés par les démons et les entités pernicieuses. Alors, à quel saint se vouer ?

J’abrite une pierre au creux du plexus, elle a pris naissance au cœur de l’enfance. Elle s’est élimée à force de taper mais elle encombre ma cage thoracique qui se rabougrit sous le poids des années. Je suis lourde de ce poids, ce qui n’aide pas la tige du roseau à se maintenir droite.

Il y a soi. Le corps, l’esprit d’une même personne et c’est déjà tout un bordel. Il y a les autres, qui gravitent tout proche et qu’on aime peut être plus que soi parce qu’ils sont notre prolongement, notre essence, nos racines. Il y a leur malheur qui foudroie, leur peine inconsolable. Il y a notre culpabilisante impuissance, notre inconsolable tristesse de les voir en détresse. Et les anges ont quittés le ciel, à croire que tout était chimère, que le ciel est vide depuis toujours et que je me réveille tout juste… Que j’y ai trop cru !

Le roseau que je suis, ploie parfois jusqu’à terre. 2024 laboure mes racines. Depuis sept mois, il n’en fini pas. Je lis tous les livres pour me trouver, je relis une phrase dix fois quand elle me console, je me rassérène devant notre universalité, je me laisse guérir par les mots des autres. Et puis ma singularité reprend le pas, l’agitation de l’esprit repart, je ressors ma feuille de route et je note : situation, sensations corporelles, pensées automatiques, émotions ressenties.

Ces derniers temps, la tige du roseau se renforce mais on sait la météo capricieuse. J’ai quelques tuteurs bien solides. Merci mes ami.e.s adoré.e.s. Si je suis le roseau fragile, vous êtes les tuteurs solides.

1 commentaire

  1. Bertrand

    Dans tous les poèmes il y a des loups
    Tous, sauf un
    Le plus beau de tous les poèmes :
    Elle danse dans un cercle de feu
    Et rejette le défi d’un haussement d’épaule.

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