Les lectures

Les pépites du mois ♥

Parfois, toutes mes lectures me paraissent fades et sans intérêt. Actuellement, c’est tout le contraire. Je suis dans une phase dévoratrice de livres puissants. Ça bouscule, ça questionne, ça remue, ça peut donner la nausée, ça donne la rage, ça travaille encore longtemps après. Chaque fois que je ferme un livre que j’ai aimé, je me dis que j’aurais due marquer les pages, stabiloter, annoter, photographier… parfois je plie la page, j’écorne le livre. Je relis dix fois le passage, je me dis que j’aimerais bien écrire si bien, toucher par des mots et des tournures de phrases aussi belles que vraies.

Je crois que Ressac est mon plus gros kiffe parce que Diglee est comme une copine. J’aime ce qu’elle est, ce qu’elle écrit, ce qu’elle dessine. Je lui ai écrit, tu penses bien, pour lui dire combien son livre m’avait enveloppé de douceur. Si tu aimes la poésie, le recueillement et les synchronicités, tu vas aimer te lover dans ces pages jusqu’à en sentir l’embrun et entendre le ressac de la mer déchaînée.

Josef Mengele et Eddy Bellegueule ont rendu ma lecture difficile, par moment. Il s’agit de violence. Deux violences qui n’ont rien à voir mais deux violences qui mènent potentiellement aux mêmes dérives. Le premier carrément insoutenable parle de la cavale du médecin nazi après la guerre et des horreurs perpétrées avant 45. Le second parle d’un mal presque invisible. Je pensais que cette violence décrite par Édouard Louis m’était étrangère, parce que je n’ai pas été confrontée à cette même misère sociale. Mais elle m’est familière sur certains aspects. Les petites phrases qu’on dit par habitude, les clichés, la pensée indigente, le racisme ordinaire, la peur, la défiance, les propos acerbes. J’ai été bercée par tout ça. Certains passages m’ont tristement fait écho.

Les deux derniers parlent de la vie, de la mort, du passage de l’un à l’autre, de religion, de sciences et de croyances. Une chamane au parcours improbable qui parvient à faire avancer la science et à faire reconnaitre le phénomène de transe. Une rabbin qui « passe sa vie » dans les cimetières juifs à réciter le Kaddish, à accompagner les endeuillés. Le récit est fin et m’a interrogé sur mon accompagnement des patients en fin de vie et de leurs familles. Mon besoin de combler les silences par des mots qui n’apaisent que moi. C’est tellement exaltant de fermer un livre avec le sentiment d’avoir reçu un enseignement. Je me sens chaque fois un peu plus grande grâce à eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *