Les lectures

Tituba, sorcière noire de Salem

Il faisait parti de ces livres qui trônent depuis trop longtemps dans la pile à lire. Le genre de classique à la renommée solide qu’on se promet de lire un jour. Et puis, dès les premières pages, on sait que la promesse sera tenue. De la belle littérature qui t’emmène dans des contrées lointaines (la Barbade), qui te fait traverser les siècles (XVIIè), qui te parle d’esclavage et de sorcières brulées vives (soyons fidèles au tragique).

Tituba est guérisseuse mais taxée de sorcière. Elle parle aux invisibles (quelle chance !). Elle s’aventure dans la forêt à la recherche de plantes alors c’en est trop pour ces puritains qui supputent la sorcellerie. Tituba n’est-elle pas noire ? Signe de l’incarnation du mal, de Satan. N’est-elle pas la fille d’Abena pendue sous ses yeux ? Tituba fait le bien et ne recherche que les plantes pourvoyeuses de guérison. Elle ne se laissera jamais tenter par les plantes mortelles à des fins vengeresses même une fois libérée et de retour à la Barbade. Jamais elle ne cèdera à l’appel de la ciguë.

Elle sera pourtant jugée lors du célèbre procès des sorcières de Salem en 1692, arrêtée puis amnistiée deux ans plus tard. Oui, Tituba a existé pour de vrai. On y trouve des passages de sa déposition lors du procès.

Allez j’embarque Tituba, Man Yaya, Abena, Hester et même John Indien (je sais pas trop ce qu’en penser de ce John indien tout de même : J’ai perdue ma concentration ou bien le flou autour du personnage est une volonté narrative ?). Je les prends tous avec leurs qualités et leurs défauts… Qu’ils viennent peupler mon intériorité. La place est grande ici et la psyché complexe.

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