La Haine

Peut-être que je n’aurais pas due regarder le film le jour même. Mais je me disais que pour apprécier la comédie musicale, il fallait que je revisionne le film de 95. Et puis c’était un prétexte pour me replonger dans les plans serrés, le noir et blanc, la musique, l’esthétisme du film et surtout bien me réimprégner de l’histoire jusqu’au fameux : C’est l’histoire d’une société qui tombe, et qui au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Mais c’était pas forcément une bonne idée je crois. Enfin, si ! C’était super de le revoir ce film culte (j’en revenais pas qu’on disait déjà « golri » il y a 30 ans). Par contre pas si bonne idée de l’avoir regardé quelques heures avant sa réplique sur les planches. J’ai été un peu déçue par le côté réchauffé. J’avais lu un peu partout que le spectacle s’inscrivait dans le présent. Oui, il est question de Mélenchon, Bardella, « Justice pour Adama »… On y voit la technologie du moment, oui ! Mais le film est là, même le gars aux chiottes avec son histoire de caca.

Par contre la mise en scène et les décors étaient incroyables. Même JR a apporté sa petite pierre précieuse à l’édifice déjà sublime. La cité grise est saisissante de réalisme avec des murs aveugles recouverts de fresques représentant les portraits d’Arthur Rimbaud et de Charles Baudelaire. Le décor est en mouvement à l’allure de marche de Vinz, Saïd et Hubert qui évoluent sur un tapis roulant, qui devient tantôt plateau tournant.

Bref, de la grosse prod qui envoie du lourd sur la forme mais un peu sur ma faim dans le fond. Et définitivement, je n’aime pas la salle du liberté.

Il reste à souligner qu’Antoine a aimé (ouf !) et on est bien content !