De Betsy on ne parlait jamais, au point d’oublier qu’elle s’appelait Élisabeth. On a voulu effacer son histoire, ses deux trous au niveau de chaque tempe, rappelant la folie, la désinhibition, la trépanation. On a voulu oublier, nier, silencier quitte à ne pas savoir pourquoi, comment… Betsy était un non sujet dira l’une de ses filles.
Sauf qu’Adèle, son arrière petite-fille porte en elle une colère. D’où vient-il ce feu qui consume ? Est-ce l’étape qui précède la folie ? La folie de Betsy peut-elle contaminer les générations futures ? D’ailleurs, il y a bien Violette, la nièce, qui a perdu la tête elle aussi. La folie plane comme une ombre dangereuse. Adèle doit connaitre cette aïeule, elle doit déterrer son histoire, éclabousser les murs de tous ces mots retenus de force et des maux contenus au fond d’un trou.
C’est un livre enquête sur les liens intergénérationnels sur fond de psychiatrie au milieu du XXème Siècle (lobotomie, cure de sakel et tout plein de trucs pas joli joli) qui comporte tous les ingrédients pour me happer jusqu’au dernier mot.